LE POTENTIEL INEXPLOITÉ DE L’INDUSTRIE AGRICOLE TOGOLAISE
L’agriculture représente plus de 40 % du PIB du Togo et emploie près des deux tiers de sa population active. Comme le pays compte 3,6 millions d’hectares de terres cultivables qui recouvrent 60 % de sa superficie totale, le potentiel de croissance de ce secteur est presque illimité. En effet, le Togo ne cultive pour l’instant que 1,4 million d’hectares de terres arables.
L’agriculture est pourtant le principal moteur de son économie. Le sol du Togo est relativement riche ; les terres de la région des Plateaux sont particulièrement fertiles. Depuis 1975, la révolution verte du pays a favorisé de nombreux efforts pour maintenir l’autosuffisance et mettre en œuvre le programme national d’investissement agricole et de sécurité alimentaire (PNIASA).
En plus d’augmenter la production agricole, le gouvernement togolais a également cherché à moderniser le secteur. Il a notamment facilité l’accès des agriculteurs à des financements pour favoriser une agriculture de qualité, introduit des pratiques d’agroforesterie, encouragé la recherche agricole, la mécanisation et l’utilisation d’engrais, développé les chaînes de valeur agricoles et aidé les entreprises agricoles à investir dans le pays.
Perspectives pour les investisseurs Étrangers
Les cultures commerciales comme le manioc, le maïs, l’igname, le coton, l’huile de palme, le riz, la cacahuète et le café représentent un pourcentage significatif des recettes en devises du Togo et jouent un rôle essentiel dans sa croissance économique. Voici certaines des productions agricoles clés du pays :
Maïs
Près de 1,5 million d’agriculteurs togolais répartis dans quatre zones agroécologiques différentes cultivent le maïs. Le nord du pays en particulier compte 700 000 hectares de maïs et la production nationale s’élevait à 886 630 tonnes pour l’exercice 2018-2019. En plus d’être consommé par les ménages togolais, le maïs est aussi une importante culture commerciale. Des études suggèrent que le maïs génère un revenu net moyen de 223 000 francs CFA par hectare, ce qui en fait une des principales sources de recettes agricoles du pays.
Riz
Les régions de savane du Togo se spécialisent dans la culture du riz. Cependant, la culture dans ces régions était auparavant très coûteuse, et les agriculteurs avaient du mal à concurrencer le riz importé d’Asie. Heureusement, le gouvernement du Togo a lancé plusieurs projets pour stimuler la production de riz. Le pays a ainsi produit plus de 145 000 tonnes de cette céréale en 2018.
Igname et manioc
L’igname est principalement utilisée pour préparer le « fufu », un plat que l’on retrouve dans de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest. En 2018, le Togo a produit 859 000 tonnes d’igname, contre 78 000 tonnes en 2015. Kpamilé et Bassar sont les deux principales régions de culture de l’igname à grande échelle.
Le manioc quant à lui est uniquement cultivé dans les régions du sud du pays, comme Agoè, Tabligbo, Tsévié, Vogan et Aného. Cette culture commerciale intervient aussi dans la préparation du fufu ou peut être transformée en gari (semoule) ou en tapioca. Ces cinq dernières années, le Togo a produit près d’un million de tonnes de manioc.
Légumineuses
En comptant les importantes cultures commerciales que sont les haricots et les arachides, le Togo produit environ 40 000 tonnes de légumineuses par an, ce qui en fait un hub de la culture et de la production de ce type de plantes. Le pays a produit 208 000 tonnes de haricots et de niébé en 2018, et ce chiffre devrait encore augmenter dans les années à venir.
Café et cacao
Le café et le cacao ont été introduits au Togo par les Allemands au moment de la colonisation du pays. Aujourd’hui, 32 000 agriculteurs cultivent ces produits, qui représentent 1,2 % du PIB national. Le café était originellement cultivé dans la région des Plateaux (principalement autour de Kpalimé, d’Atakpamé et de Badou). Cependant, à partir de 1990, la production togolaise de café a commencé à croître à un rythme spectaculaire. Aux premiers trimestres de 2017, 2018 et 2019, elle s’élevait respectivement à 1 090 tonnes, 4 883 tonnes et 3 465 tonnes.
Le cacao pour sa part est uniquement cultivé aux alentours de Kpalimé, d’Atakpamé et de Badou. Ces trois villes forment ainsi ce qu’on appelle le triangle de café et de cacao. Aux premiers trimestres de 2019, 2020 et 2021, la production togolaise de cacao s’élevait respectivement à 4 743 tonnes, 6 100 tonnes et 22 000 tonnes.
Soja
Ces trois dernières années, le Togo a produit entre 24 000 tonnes et 35 000 tonnes de soja par an. Cette culture emploie près de 300 000 agriculteurs qui exploitent environ 67 000 hectares. Cela signifie que 38 % du territoire du Togo est dédié à la culture de légumineuses. Le pays affiche l’un des meilleurs rendements d’Afrique de l’Ouest (3 tonnes par hectare), pour un chiffre d’affaires de 6,8 milliards de francs CFA (source : Togofirst.com).
Afin de tirer parti de la forte demande mondiale de produits biologiques, la culture du soja est principalement destinée à l’exportation. Le Togo a lancé récemment sa première campagne de certification biologique et devrait vendre 78 000 tonnes de soja dans les années à venir.
Autres cultures commerciales
En plus des cultures commerciales mentionnées ci-dessus, l’huile de palme, les ananas, les noix de cajou et le coton sont également produits en grande quantité dans le pays, principalement à des fins d’exportation. La culture de palmiers à huile occupe plus de 7 000 hectares et le Togo a produit 61 800 tonnes d’huile de palme en 2017-2018. La production d’ananas quant à elle a augmenté de 3 300 tonnes et a généré plus de 1,5 milliard de francs CFA à l’exportation en 2018-2019.
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